Article original de libération, façon "un livre dont vous êtes le témoin"
J'avais promis, promis de ne pas publier de sujet politique dans l'entre deux tour me contentant de commentaires laissés notament sur le blog d'Antoine. Mea Culpa, je n'ai pas pu résister à la lecture de cet article de libération. Leur prise de position est connue de tous ou sinon c'est que vous êtes inculte mais ne vous inquiétez pas ça se soigne... Mais là j'ai aimé l'originalité!
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"Sarko bise Chabot, vous faites quoi ?
Un jeu de rôle made in « Libé », pour vous aider à faire le bon choix dimanche.
"Sarko bise Chabot, vous faites quoi ?
Un jeu de rôle made in « Libé », pour vous aider à faire le bon choix dimanche.
par Isabelle Roberts, Raphaël Garrigos
samedi 5 mai 2007
tag : politique
Vous ! Oui, vous, qui constituez ce fameux quart des lecteurs d Libération à avoir, selon un sondage de Télérama , voté Bayrou au premier tour, et pis tous les autres aussi. Alors, comme ça, vous hésitez encore. Ah, impossibles indécis... A votre décharge, avec cette campagne, on ne sait plus où donner de la télé. Ouf, Libération est là pour vous sauver la mise grâce à cette présidentielle dont vous êtes le héros. Un jeu de rôle qui vous emmène à travers les rebondissements télévisuels de la campagne, à l’issue duquel vous saurez pour qui voter dimanche. Prêt ? C’est parti. Retour en arrière : on est mercredi vers 23 h 40, le débat de l’entre deux tours vient de se terminer. Avant de quitter le plateau, Nicolas Sarkozy embrasse Arlette Chabot. Votre réaction : « Aaah ! Pouah ! » (->2) ou « Ben quoi ? C’est gentil » (->1).
1 - Vous êtes Jean-François Copé (si, on insiste), sous-ministre au Budget. A l’issue de cet A vous de juger (France 2), pendant le générique de fin, vous quittez le plateau d’Arlette Chabot, qui vous fait une bise. C’est une manie ! Vous ne voyez toujours pas où est le problème (->13) ou il est temps de mettre un peu d’ordre dans le service public (->11).
2 - Vous êtes François Bayrou et vous vous prenez le bec sur TF1 avec Claire Chazal. Telle une flamme, elle se dresse face à vous et réfute vos accusations de favoritisme de Royal et Sarkozy. Furieux, vous quittez le plateau (->15). Ou, finalement, elle n’a pas tort (->10).
3 - Véronique Genest, Arthur... On se croirait sur TF1. Mais aussi Johnny, Bigard, Christian Clavier, Jean Reno, Rika Zaraï... Y a pas, le meeting de Sarkozy à Bercy est d’une classe folle. Lecteur, votre compte est bon : vous voterez Sarkozy dimanche... quand soudain, arghh (->17) ! Ou alors, voter comme Arthur, c’est vraiment au-dessus de vos forces (->18).
4 - Un PPD de latex joue langoureusement du saxo pour Ségolène Royal. Vous voilà rhabillée pour l’hiver. Mais vous n’avez pas à vous plaindre : comme ils n’arrivent pas à vous caricaturer, les Guignols roulent pour vous. Avec succès (->18). Passez aux choses sérieuses (->7). Ou affrontez l’adversité (->10).
5 - On n’est pas bien, là ? Paisibles, à la fraîche, décontractés de la chaussette. Vous êtes Sarkozy, et TF1, c’est comme la maison. Invité de PPDA dans Face à la Une le 25 avril, vous ôtez discrétos vos chaussures sous le bureau, histoire de vous mettre les doigts de pieds en éventail. Cette élection, vous commencez à bien la sentir (->12). Ou, attention, toutes les chaînes ne sont pas aussi accueillantes (->14).
6 - Equité, égalité... Ce n’est plus une campagne, c’est de l’horlogerie qu’impose le CSA aux chaînes : le moindre mot d’Alain Duhamel doit être imputé à Bayrou, alors que Jean-Pierre Elkabbach n’est même pas comptabilisé avec Sarkozy ! Bayrou a fait de la bipolarisation Royal-Sarkozy pratiquée par la télé son poney de bataille. A bas la bipolarisation (->16) ! Ou laissons les grands candidats s’exprimer (->12).
7 - Vous êtes Ségolène Royal et, face aux Français de J’ai une question à vous poser (TF1), vous faites merveille : consolation de handicapé et record d’audience. Le résultat ne se fait pas attendre (->18). Ou tant qu’à faire démago, autant le faire chez Pernaut (->8).
8 - Oui, pour cette campagne, Jean-Pierre Pernaut a sorti sa cape de superjournalistepolitique. Tremblez, candidats : « Entre un dîner un peu mondain et une soirée en famille, vous préférez quoi ? », « Votre môman, c’est votre modèle ? » Et sa dernière question, qui crucifie : « Entre Johnny et Diam’s, qui choisissez-vous ? » Diam’s (->18), Johnny (->3).
9 - Vous êtes Ségolène Royal et enregistrez votre spot officiel : « Je suis une mère de quatre enfants... » Excellent, brillant ! Et dimanche... (->18) Ou : ouais, pas mal, mais Jean-Pierre Pernaut fait mieux (->8).
10 - Vous êtes Nicolas Sarkozy, et Jean-Pierre Elkabbach est votre ami. Le patron d’Europe 1 a eu le bon goût de vous consulter pour choisir un nouveau journaliste politique. Et quand il met sa casquette d’intervieweur, c’est du miel. Problème : même à la radio, ça se voit. Tel ce jour où, parlant de Franck Tapiro, un soutien de Sarkozy, Elkabbach s’est exclamé : « Ce n’est pas notre maître à penser. » « Notre », pas mal, cet Elkabbach, mais Pernaut est un sérieux rival (->8). Ou : beurk, mais que fait le CSA (->6) ?
11 - Vous êtes François Bayrou, honni de toute la gent médiatique. Toute ? Non : votre fidèle Alain Duhamel n’hésite pas à vous soutenir devant une poignée de jeunes UDF. Manque de bol : il se fait gauler sur DailyMotion et priver de campagne par France 2. C’est la liberté qu’on assassine (->16). Il y a des règles, et il faut s’y conformer (->6).
12 - Vous êtes Sarkozy et, à l’issue du premier tour, vous ne vous sentez plus. Vous faites péter la grosse bagnole noire et paradez fenêtres ouvertes dans les rues de Paris. Et quelle chance comme pour Chirac en 1995, il y a une moto de France 2 qui vous suit. « Bonjour à Elise Lucet et David Pujadas ! » lancez-vous tout sucre à la caméra. Quel triomphe (->3) ! Ou, gaffe tout de même à ne pas trop s’y croire (->14).
13 - Vous êtes Royal, vous êtes Sarkozy, vous êtes Bayrou... Peu importe, vous serez toujours bien reçu chez Michel Denisot, qui, à partir du 6 février, confie les manettes du Grand journal de Canal + à un candidat, et gratos en plus. L’est aimable, ce Denisot : il ne pourrait pas organiser un petit débat (->16) ? Vous êtes si détendu que vous vous sentez partout chez vous (->5). Ou, bof, autant enregistrer un spot officiel (->9).
14 - Vous êtes Sarkozy (décidément, vous y prenez goût). Invité de France Europe Express (France 3), vous vous apercevez que personne n’a songé à vous réserver une loge. Vous fulminez : « Toute cette direction [celle de France 3, ndlr], il faut la virer. [...] Ils ne perdent rien pour attendre. » Vous vous énervez tellement que arghh !!! (->17). Ou : c’est vrai que vous n’êtes pas du pipi de chat et méritez mieux (->3).
15 - Vous êtes Ségolène Royal. Ça vous excite ? Hop (->18) ! Vous êtes invitée chez PPDA, qui, au lieu de vous poser des questions, vous fait les yeux doux : graou-graou. Du pain béni pour les Guignols (->4).
16 - Quel pataquès ! Tout ça pour un simple débat entre vous (Royal) et vous (Bayrou). D’abord, c’est Denisot qui doit jouer les marieuses sur Canal + et puis, dans un tourbillon de pressions sarkozyennes, de temps de parole pas compensé et de hurlements divers, le débat atterrit sur BFM TV. C’est quoi, cette chaîne toute pourrie ? On est mieux sur TF1 (->5). Ou : quel beau spectacle démocratique ! (->18).
17 - C’est trop bête. Au moment de glisser un bulletin Sarkozy dans l’urne, vous passez l’arme à gauche. Soit le jeu s’arrête ici et vous passez l’éternité à écouter du Didier Barbelivien, un soutien de Sarkozy. Soit, là, au fond, une petite lumière (->18).
18 - Nous sommes dimanche. Vous êtes dans l’isoloir. Par conviction ou par défaut, des deux mains ou en vous bouchant le nez, vous votez Ségolène Royal."
samedi 5 mai 2007
tag : politique
Vous ! Oui, vous, qui constituez ce fameux quart des lecteurs d Libération à avoir, selon un sondage de Télérama , voté Bayrou au premier tour, et pis tous les autres aussi. Alors, comme ça, vous hésitez encore. Ah, impossibles indécis... A votre décharge, avec cette campagne, on ne sait plus où donner de la télé. Ouf, Libération est là pour vous sauver la mise grâce à cette présidentielle dont vous êtes le héros. Un jeu de rôle qui vous emmène à travers les rebondissements télévisuels de la campagne, à l’issue duquel vous saurez pour qui voter dimanche. Prêt ? C’est parti. Retour en arrière : on est mercredi vers 23 h 40, le débat de l’entre deux tours vient de se terminer. Avant de quitter le plateau, Nicolas Sarkozy embrasse Arlette Chabot. Votre réaction : « Aaah ! Pouah ! » (->2) ou « Ben quoi ? C’est gentil » (->1).
1 - Vous êtes Jean-François Copé (si, on insiste), sous-ministre au Budget. A l’issue de cet A vous de juger (France 2), pendant le générique de fin, vous quittez le plateau d’Arlette Chabot, qui vous fait une bise. C’est une manie ! Vous ne voyez toujours pas où est le problème (->13) ou il est temps de mettre un peu d’ordre dans le service public (->11).
2 - Vous êtes François Bayrou et vous vous prenez le bec sur TF1 avec Claire Chazal. Telle une flamme, elle se dresse face à vous et réfute vos accusations de favoritisme de Royal et Sarkozy. Furieux, vous quittez le plateau (->15). Ou, finalement, elle n’a pas tort (->10).
3 - Véronique Genest, Arthur... On se croirait sur TF1. Mais aussi Johnny, Bigard, Christian Clavier, Jean Reno, Rika Zaraï... Y a pas, le meeting de Sarkozy à Bercy est d’une classe folle. Lecteur, votre compte est bon : vous voterez Sarkozy dimanche... quand soudain, arghh (->17) ! Ou alors, voter comme Arthur, c’est vraiment au-dessus de vos forces (->18).
4 - Un PPD de latex joue langoureusement du saxo pour Ségolène Royal. Vous voilà rhabillée pour l’hiver. Mais vous n’avez pas à vous plaindre : comme ils n’arrivent pas à vous caricaturer, les Guignols roulent pour vous. Avec succès (->18). Passez aux choses sérieuses (->7). Ou affrontez l’adversité (->10).
5 - On n’est pas bien, là ? Paisibles, à la fraîche, décontractés de la chaussette. Vous êtes Sarkozy, et TF1, c’est comme la maison. Invité de PPDA dans Face à la Une le 25 avril, vous ôtez discrétos vos chaussures sous le bureau, histoire de vous mettre les doigts de pieds en éventail. Cette élection, vous commencez à bien la sentir (->12). Ou, attention, toutes les chaînes ne sont pas aussi accueillantes (->14).
6 - Equité, égalité... Ce n’est plus une campagne, c’est de l’horlogerie qu’impose le CSA aux chaînes : le moindre mot d’Alain Duhamel doit être imputé à Bayrou, alors que Jean-Pierre Elkabbach n’est même pas comptabilisé avec Sarkozy ! Bayrou a fait de la bipolarisation Royal-Sarkozy pratiquée par la télé son poney de bataille. A bas la bipolarisation (->16) ! Ou laissons les grands candidats s’exprimer (->12).
7 - Vous êtes Ségolène Royal et, face aux Français de J’ai une question à vous poser (TF1), vous faites merveille : consolation de handicapé et record d’audience. Le résultat ne se fait pas attendre (->18). Ou tant qu’à faire démago, autant le faire chez Pernaut (->8).
8 - Oui, pour cette campagne, Jean-Pierre Pernaut a sorti sa cape de superjournalistepolitique. Tremblez, candidats : « Entre un dîner un peu mondain et une soirée en famille, vous préférez quoi ? », « Votre môman, c’est votre modèle ? » Et sa dernière question, qui crucifie : « Entre Johnny et Diam’s, qui choisissez-vous ? » Diam’s (->18), Johnny (->3).
9 - Vous êtes Ségolène Royal et enregistrez votre spot officiel : « Je suis une mère de quatre enfants... » Excellent, brillant ! Et dimanche... (->18) Ou : ouais, pas mal, mais Jean-Pierre Pernaut fait mieux (->8).
10 - Vous êtes Nicolas Sarkozy, et Jean-Pierre Elkabbach est votre ami. Le patron d’Europe 1 a eu le bon goût de vous consulter pour choisir un nouveau journaliste politique. Et quand il met sa casquette d’intervieweur, c’est du miel. Problème : même à la radio, ça se voit. Tel ce jour où, parlant de Franck Tapiro, un soutien de Sarkozy, Elkabbach s’est exclamé : « Ce n’est pas notre maître à penser. » « Notre », pas mal, cet Elkabbach, mais Pernaut est un sérieux rival (->8). Ou : beurk, mais que fait le CSA (->6) ?
11 - Vous êtes François Bayrou, honni de toute la gent médiatique. Toute ? Non : votre fidèle Alain Duhamel n’hésite pas à vous soutenir devant une poignée de jeunes UDF. Manque de bol : il se fait gauler sur DailyMotion et priver de campagne par France 2. C’est la liberté qu’on assassine (->16). Il y a des règles, et il faut s’y conformer (->6).
12 - Vous êtes Sarkozy et, à l’issue du premier tour, vous ne vous sentez plus. Vous faites péter la grosse bagnole noire et paradez fenêtres ouvertes dans les rues de Paris. Et quelle chance comme pour Chirac en 1995, il y a une moto de France 2 qui vous suit. « Bonjour à Elise Lucet et David Pujadas ! » lancez-vous tout sucre à la caméra. Quel triomphe (->3) ! Ou, gaffe tout de même à ne pas trop s’y croire (->14).
13 - Vous êtes Royal, vous êtes Sarkozy, vous êtes Bayrou... Peu importe, vous serez toujours bien reçu chez Michel Denisot, qui, à partir du 6 février, confie les manettes du Grand journal de Canal + à un candidat, et gratos en plus. L’est aimable, ce Denisot : il ne pourrait pas organiser un petit débat (->16) ? Vous êtes si détendu que vous vous sentez partout chez vous (->5). Ou, bof, autant enregistrer un spot officiel (->9).
14 - Vous êtes Sarkozy (décidément, vous y prenez goût). Invité de France Europe Express (France 3), vous vous apercevez que personne n’a songé à vous réserver une loge. Vous fulminez : « Toute cette direction [celle de France 3, ndlr], il faut la virer. [...] Ils ne perdent rien pour attendre. » Vous vous énervez tellement que arghh !!! (->17). Ou : c’est vrai que vous n’êtes pas du pipi de chat et méritez mieux (->3).
15 - Vous êtes Ségolène Royal. Ça vous excite ? Hop (->18) ! Vous êtes invitée chez PPDA, qui, au lieu de vous poser des questions, vous fait les yeux doux : graou-graou. Du pain béni pour les Guignols (->4).
16 - Quel pataquès ! Tout ça pour un simple débat entre vous (Royal) et vous (Bayrou). D’abord, c’est Denisot qui doit jouer les marieuses sur Canal + et puis, dans un tourbillon de pressions sarkozyennes, de temps de parole pas compensé et de hurlements divers, le débat atterrit sur BFM TV. C’est quoi, cette chaîne toute pourrie ? On est mieux sur TF1 (->5). Ou : quel beau spectacle démocratique ! (->18).
17 - C’est trop bête. Au moment de glisser un bulletin Sarkozy dans l’urne, vous passez l’arme à gauche. Soit le jeu s’arrête ici et vous passez l’éternité à écouter du Didier Barbelivien, un soutien de Sarkozy. Soit, là, au fond, une petite lumière (->18).
18 - Nous sommes dimanche. Vous êtes dans l’isoloir. Par conviction ou par défaut, des deux mains ou en vous bouchant le nez, vous votez Ségolène Royal."
1 commentaire:
Hihi c'est marrant ce jeu... Libé a bien arrangé le coup, on peut pas voter pour Sarkozy...
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