29 avril 2007

Petit séjour en Bretagne


Fidèle à la tradition, j’ai pris pour la 20ème fois en ce mois d’avril, le chemin de la maison familiale de Bretagne, le départ quelque peu retardé, d’une petite journée, afin de pouvoir naturellement me rendre aux urnes. 7h50 au bureau de vote, on croise les amis du quartiers qui sont tombés du lit ou comme nous sont prêts au départ. Comme Anaël l’avait si bien prédit la veille, armée de ma procuration j’ai tout naturellement embêté mon monde ! « Vous êtes notre première procuration de la journée » m’a-t-on lancé à l’accueil de mon bureau de vote. Sans blague ! Après avoir fait marcher la sympathique petite dame, elle me lance, dans un discours à l’opposé de celui du tribunal de grande instance de Reims, « Vous devez voter à son bureau de vote, le numéro 69 » , bureau qui ne se trouve bien entendu pas là où je suis…. Arrivée quelques dizaines de minutes plus tard au dit bureau 69, non sans avoir retardé de quelques minutes encore notre voyage, on me lance le déjà entendu refrain « vous êtes notre première procuration, on va pas paniqué, faire ça dans le calme pour rien louper »… « Oh allez y je suis pas à une minute près… » En attendant le représentant de la mairie me fait la conversation sur le plaisir qu’il a de voir la jeunesse aussi impliquée… Je le gratifie d’un sourire avant de me diriger pour la seconde fois dans l’isoloir, le geste plus sur devant ces machines électroniques, qui à mon sens ont enlevé un peu de son charme au vote mais bon… pas le temps de m’appesantir sur le sort réservé aux vieilles urnes, je monte en voiture direction l’ouest !

Quelques 8 heures plus tard, j’arrive enfin à destination. On serait bien arriver un peu plus tôt si on avait pas croiser sur l’aire d’autoroute des amis de la famille -Des amis de l’Oise croisés au niveau de Rennes par le plus grand des hasards. J’ai toujours dit que le monde était vraiment petit !- Juste le temps de poser les affaires, j’enfourche le vélo pour aller voir la mer, juste pour vérifier si elle est toujours là ! C’est bon elle est là, elle a même marqué un peu plus son territoire vu le peu de dune qu’il reste… Aller d’ici 10 ans on l’a au pieds de la maison si ça continue comme ça ! Après vient la traditionnelle chasse aux petites bêtes, l’installation, le grand ménage de printemps, les visites que l’on connaît par cœur, les soirées crêpes… en somme une semaine qui déroge pas à la règle, sans trop d’imprévus et avec un peu plus de soleil qu’à l’accoutumé. Bouffée d’air pur, semaine tranquille pour recharger les batteries, elle aura filée bien plus vite que le vent, dommage…

Allez au passage le coup de cœur de la semaine, malheureusement pas en photo car je n'avais pas pris avec moi mon appareil photo : les panneaux publicitaires suspendus dans une des grandes surfaces du coin avec écrit en gros : « Fier d’être breton ! » Ah ces bretons...

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18 avril 2007

Mon soutien à Ségolène


Cet article n'a absolument pas pour but de convertir les quelques indécis qui à 4 jours du premier tour passeraient la porte de mon jardin. Il vient simplement clôturer, car je ne pense pas publier entre les deux tours sur ce thème, mes carnets de campagne. J'ai jusque là donné mon avis sur les personnalités que j'avais eu la chance d'aller écouter lors de meeting à Reims. Pour les autres... dommage pour eux... J'ai néanmoins feuilleté les maigres programmes que j'ai reçu hier, mais mon choix est fixé depuis le début du mois, depuis un certain 5 avril... Le vote est secret, c'est le principe même de l'isoloir, pour éviter toutes les pressions, pour pouvoir voter librement. J'assume complètement mon vote et je pense avoir assez réfléchi pour ne pas succomber à quelques pressions que ce soient et je n'ai nullement le sentiment d'avoir la science infuse, je conçois parfaitement que l'on puisse avoir une idée de la société qui soit différente de la mienne.

Dimanche, c'est le nom de la candidate socialiste que je glisserai dans l'urne, enfin dans l'urne... que je cocherai sur l'écran du flambant neuf bureau électronique!

Pourquoi elle?

Certains ont l'utopie de croire que la famille n'influence en rien notre choix. Moi pas. Avec les valeurs qui m'ont été inculquées, la tolérance, le respect, le partage..., je sais ça fait un peu cliché comme ça mais pourtant c'est la vérité et avec plus des 2/3 de la famille qui travaillent dans le social et dans l'éducation nationale, l'aiguille a déjà tendance à la base à pencher plus à gauche qu'à droite... Non pas que je pense que les électeurs de droite, en excluant naturellement l'extrême droite, n'aient pas ces valeurs de tolérance, de respect et de partage... elles sont simplement différentes des miennes.

Mais ce n'est pas le seul facteur, loin de là, c'est peut être même celui qui même s'il joue inconsciemment, joue le moins...

Je ne vais pas non plus me voiler la face, je suis féministe dans l'âme et l'idée d'avoir une femme diriger mon pays et bien ça me plait. Je me souviens qu'aux précédentes élections, sans avoir un tant soit peu décortiquer les programmes - pensez un peu faire de la politique alors qu'on peut pas voter - j'étais tomber en admiration devant Arlette... J'en suis, je l'avoue, depuis revenue! Je sais ça doit bien faire des mois que je milite pour que les Français ne votent pas seulement en fonction de la tête du présidentiable! Mea Culpa! Mais je tiens à préciser que ce n'est là aussi qu'un petit poids dans la balance. Au passage, amatrice de photo que je suis, je dois dire sans aucune objectivité, il est vrai, que j'aime vraiment son affiche rouge/noir/blanc! Il faut dire aussi que je suis dans ma période montage photo de ce type là...

Mais le plus gros des poids reste, heureusement, son programme. Et étrangement, c'est après avoir écouté Delanoé, ce fameux 5 avril, que j'ai adhérer à son programme même si son discours sur la jeunesse à Grenoble au mois de janvier m'avait déjà beaucoup plus. Je travaille en ce moment même sur un dossier sur la précarité étudiante, et je dois avouer qu'elle a au moins la volonté de vouloir faire changer les choses. Elle n'est bien sûre pas la seule... mais j'ai du mal avec les propositions de Besancenot sur l'allocation d'autonomie à 800 éuros! J'aime l'idée d'un donnant-donnant, l'idée de promouvoir les droits et les devoirs et pas seulement s'arrêter au simple "assistanat". Elle a conscience qu'aujourd'hui il y a un véritable problème, que certains jeunes faute de moyen renoncent à des soins et c'est pour cela qu'elle propose "une carte santé jeune pour que les jeunes puissent accéder aux consultations médicales gratuites" et la contraception gratuite pour les jeunes filles jusqu'à l'âge de 25 ans parce qu'elle " pense que les grossesses précoces non désirées constituent une atteinte insupportable à la liberté des filles". La jeunesse est le point sur lequel je me suis le plus attachée mais ce n'est pas le seul, en vrac j'aime l'idée de la suppression du fameux article 49.3 de la constitution (c'est possible de vivre sans... le gouvernement Jospin ne l'a jamais utilisé!), l'interdiction du cumul des mandats, l'euro dépensé qui doit être un euro utile, contrairement à ce que l'on pense le déficit à tendance à être creusé par la droite et réduit par la gauche (environ 50% du PIB en 2002 avec le gouvernement Jospin, on est passé à 65% en 2007...), la construction forcée des 20% de logements sociaux même à Neuilly... Je la rejoins complètement sur la vision qu'elle a de la Marseillaise... Oh bien sûre ça ne changera pas l'avenir de la France, ce n'est pas une question existentielle mais tout de même!

"La Marseillaise, c'est le chant de la lutte contre toutes les forces de tyrannie, c'est le peuple qui s'est levé contre les forces de l'Ancien régime. C'est le chant qui a été repris dans tous les pays quand il a fallu secouer le joug de l'oppression (...) Alors ne faisons pas de contresens sur ce chant. Comprenons vraiment le fond et la force historique de ces paroles"

Il faut savoir replacer les paroles dans leur contexte! Aujourd'hui elles peuvent paraître déplacées mais dans le contexte de l'époque l'étaient-elles?

D'autre part, je suis depuis longtemps en admiration devant le système nordique, qui est pour moi, même si j'ai parfaitement conscience qu'il n'est pas applicable tel quel en France, le modèle de société le plus juste et le plus aboutit qu'il existe aujourd'hui. Preuve que l'on peut avoir une bonne croissance, un impôt fort, une forte mobilité, un faible taux de chômage sans délaissé tout le côté social. Et Ségolène ne s'est jamais caché d'aimer, elle aussi, ce modèle... même si je n'irai pas aussi loin que la levée de drapeau qui est de tradition là-bas!

Je n'appuie pas toutes ses propositions, j'attends encore quelques éclaircissement sur ces emplois tremplins par exemple, je conçois et j'accepte tout à fait qu'elle n'ait pas la maîtrise totale de tous les sujets. Quelqu'un en a-t-il l'entière maîtrise? Ce ne serait que pure vantardise de l'avancer... Plus qu'une candidate, je vois derrière et avec elle une équipe compétente. Dans cette campagne les Eléphants, d'abord déchiré par l'élection de leur candidat, ont fini par faire front, et il y a dans cette équipe bien assez de compétences pour constituer un gouvernement efficace. Qui derrière Sarko? Personne pour lui contester, lors de sa ridicule et très coûteuse soirée d'intronisation, sa candidature... 98% et quelques... un score que l'on rencontre lors des pseudos élections, hors le cas de 2002, dans ces pays qui veulent faire croire au monde qu'ils sont démocratiques... L'opposition est nécessaire pour avancer. C'est pour ça que je ne voterai pas Bayrou. L'alliance c'est beau, mais si cela venait à échouer j'ai peur que ça laisse la place aux extrêmes qui seules constitueraient l'opposion. Bien sûre j'aime ce qu'il propose sur l'Europe mais je ne vois qu'une once de gouvernement se profiler et à 4 jours du premier tour c'est bien tard. S'il crée réellement son nouveau parti démocrate après les élections alors je le regarderai certainement d'un autre oeil, ça sera pour moi le signe qu'il a tourné la page définitivement...

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Segolene - Discours de Grenoble


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Pourquoi?

C'est peut être bête mais depuis ce matin chaque fois que j'ouvre internet, je trouve la photo de Cho Seung-hui sur ma page d'accueil et je me sens mal à l'aise. Comment peut-on réussir à tuer de sans froid 30 personnes sans même dire un mot? Pourquoi et comment des gens arrivent-ils à être si mal dans leur peau au point de commettre pareil crime? Pourquoi les universités américaines se retrouvent tristement régulièrement sur le devant de la scène? Pourquoi le film de Michael Moore n'a pas fait évolué les mentalités? Pourquoi le pays qui se dit l'un des plus développés au monde a-t-il comme pilier de sa constitution ce fameux amendement qui autorise au peuple la détention et le port d'arme? Comment est-on arrivé à ce point de non retour où des lobbys parce qu'ils financent l'un des deux partis américains ont assez de pouvoir pour faire pression sur le pouvoir législatif de tout un pays?

Pourquoi?

Autant de questions qui me reviennent inlassablement à chaque fois que je tombe sur cette photo. Et on ne me fera pas croire que c'est la faute des films, que c'est dans la façon de vivre des américains de détenir des armes et que nous autres européens nous ne pouvons pas comprendre, que les gens se sentent plus en sécurité parce qu'ils sont armés... Comment peut-on répondre à un journaliste qui vous interroge: "Je regrette simplement de ne pas avoir été armé pour me défendre!"?

16 avril 2007

27° un 16 avril mais où est passé le printemps?

Des jours que ça dur, pas un nuage en vue. J'ai beau fixer des heures durant, allongée dans mon hamac, le ciel, rien, du bleu à perte de vue... Au mois de juillet, rien ne semblerait plus normal mais en plein mois d'avril? Rangé au placard, pulls, sous-pulls, bottes, chaussettes et autre proverbe "en avril ne te découvres pas d'un fil!"; Bonjour jupes, tee-shirts et nu-pieds. Au bien sûre il y a de bons côtés, un bain de soleil avec quelques mois d'avance, une petite sieste tranquillement installée dans le hamac, une bonne journée dans un parc d'attraction quasi-désert, un séjour en Bretagne qui se profile sous les meilleurs hospices... mais à côté de ça? Sous les toits le thermomètre frôle déjà avec les 30°, et moi qui n'ai même pas encore rangé l'édredon, la nature est complètement déboussolée, tous les arbres n'ont pas encore sorti leurs feuilles alors que les fleurs ont plusieurs semaines d'avance sur leur floraison habituelle, la pluie qui fait cruellement défaut, certains départements qui sont tout proches d'être classés en état de sécheresse... en plein mois d'avril!

Tout prête à croire qu'on s'éloigne de plus en plus du climat tempéré qui jusque là était le notre car cette année on a bien du mal à tracer les limites des traditionnelles 4 saisons... Effet du réchauffement climatique qui se fait sentir encore plutôt que prévu ou simple année plus qu'exceptionnelle? Sans doute serons-nous fixés d'ici quelques années... Toujours est-il que la pluie me manque! La pluie pas les orages... Remarquez, il pleuvrait que j'inviterai le soleil à pointer son nez.... jamais contente, c'est comme ça!

11 avril 2007

En meeting avec Arlette

Dernier meeting à Reims avant le premier tour, j'avoue que depuis quelques jours j'accumule la fatigue et que j'ai bien failli ne pas me rendre au centre des congrès de Reims pour écouter celle que l'on peut considérer comme un monument du paysage politique français. Mais je me suis armée de courage, ne voulant pas nourrir plus tard des regrets. 20h40, Arlette fait son entrée avec seulement 10 minutes de retard, une presque ponctualité qui mérite d'être soulignée! En même temps, s'il m'avait fallu attendre 1 heure, comme pour Bayrou, je pense que j'aurai fini par m'endormir tant les fauteuils de l'amphi du centre des congrès sont confortables... et ça aurait été bien désordre car je me trouvais juste dans le champ des caméras de télévisions.

Alors Arlette en meeting ça donne quoi?

J'avoue que j'ai été déçue. J'ai trouvé Arlette molle, aucune conviction ou trop peu dans le son de sa voix, le nez dans ses notes... même l'Internationale à la fin était mou, ressemblant davantage à une berceuse qu'à un champ appelant à la lutte finale... Le fait qu'elle annonce clairement, après avoir condamné le vote utile prôné par les socialistes, qu'elle sait qu'elle ne sera pas au second tour montre biens son absence totale de motivation... Je dis pas que se serait réaliste de la retrouver au second tour, je pense juste qu'en tant que présidentiable, elle ne doit pas partir aussi défaitiste que cela! Bayrou a qui l’on demande sa consigne de vote pour un second tour où il ne serait pas présent répond, bien justement, qu’une bataille ne se gagne jamais si l’on s’avoue vaincu d’avance…

Après son discours... ça parle travail! Forcément ça parait logique pour le parti des travailleurs, c'est un peu comme si on s'étonnait d'entendre Frédéric Nihous nous parlait de chasse et de pêche... Après dans le fond, j'écoutais d'une oreille seulement donc j'ai pas tout saisi mais j'en ai entendu juste assez pour savoir que ça tape sur le patronat, sur la droite, y compris Bayrou puisque vous l'aurez compris pour la gauche il appartient au centre droit, moyennement et même très partiellement sur Ségolène, ce qui est une surprise car elle a même été jusqu'à confesser que certaines de ses mesures si elles étaient appliquées pourraient aller en faveur des travailleurs. J'ai aussi relevé quelques aberrations du style, on divise le nombre de travailleurs par trois pour le même travail donc ils sont trois fois plus exploités... euh... et la hausse de la productivité elle en fait quoi?

Donc voilà rien de bien croustillant, un dernier meeting bien décevant!

08 avril 2007

En meeting avec Bayrou


Je pense que dans une autre vie il me plairait d'être journaliste politique. J'ai longtemps regardé la politique de haut (enfin longtemps tout est relatif puisque je peux voter que depuis deux ans...), sans m'y intéresser, pensant qu'elle n'était l'affaire que d'une certaine élite. Je n'ai commencé à aller aux meetings que par simple curiosité. Rencontrer des potentiels futurs présidents... j'aimais beaucoup l'idée. Mais je dois avouer qu'en un mois tout cela à radicalement changé, je trouve la politique vraiment passionnante, je découvre tout un monde sur lequel j'avais énormément d'a priori. J'apprécie encore plus les études d'économie que je mène et qui me permettent de comprendre plus en détails les rouages des politiques proposées. J'ouvre mon alter éco, ou mon courrier international dès 7h30 le matin dans le bus, ce qui était impensable il y a quelques mois à peine...

Lundi dernier, j'ai donc pris la direction du Parc des Expositions de Reims, Hall 3 pour aller voir la "surprise" de ces présidentielles. C'est vraiment le candidat que je voulais entendre car c'est celui sur lequel je me pose... posais... le plus de questions. Et décidément s'il y a bien une chose qui fait défaut aux politiques c'est bien la ponctualité. 30 minutes que j'attendais assise bien sagement, mon alter éco entre mes mains, oui ça c'est pour me la jouer un peu, et là un gus qui monte à la tribune, sans doute un gus connu mais dont je n'ai pas retenu le nom et avec un grand sourire il s'écrit: "Bonne nouvelle François est à Reims, au centre ville il sera là d'ici 10 minutes!". 10 minutes.... et il le dit avec le sourire en plus... Comme les quelques 3 300 personnes qui sont là je prends mon mal en patience, j'observe le décor, les personnes qui s'affairent au son d'un mini orchestre qui se veut dynamique avec leurs tee-shirts orange "sexy et centriste" mais qui sont loin de l'être, dynamique quoi que ils ne sont pas forcément sexy non plus....

Et pourquoi l’orange?

Il est au centre, il se targue de vouloir rassembler la droite et la gauche, pourquoi pas le violet alors, savant mélange de rouge et de bleu? C'est plus voyant c'est vrai mais avec Caro, ma "kipine" d'amphi, on a décidé en début d'année que l’orange c'était la couleur à mettre quand on déprime... de là à dire que le programme de Bayrou me déprime... Il est vrai aussi qu'il aurait été plus dur de trouver un fruit violet à offrir, les aubergines sont presque violette mais j'imagine la tête des gens qui se verraient offrir des aubergines... au passage j'attends toujours mes clémentines!

Bon et son discours dans tout ça?

Nous avons le droit pour débuter à un petit discours de notre bon vieux maire, celui qui ovationne Bayrou sur la photo. J'ai trouvé limite le rapprochement qu'il fait entre la probable élection de Bayrou le 7 mai prochain et l'Armistice signé à Reims le 8 mai 1945 mais bon passons, je n'étais pas là pour écouter le maire...

C'est donc au tour de Bayrou de prendre la parole, pendant 5 bonnes minutes il va nous faire la liste de tous les invités VIP qui se trouvent là et cirer quelques bottes au passage... il ira d'ailleurs jusqu'à interrompre son discours plus tard pour saluer deux sénateurs qui font leur entrée... Déjà que celui qui l'a annoncé quelques instants auparavant, le même gus qui avait le sourire tout à l'heure, nous lançait un formidable :"il vient à votre rencontre, avant de dévoiler demain (mardi) son programme"... Je me suis un instant demandé ce que je faisais là moi qui voulais justement prendre toute la mesure de son programme... J'aime la politique pas les discours pseudo politique dont le seul but est de casser du sucre sur le dos des adversaires sans rien proposer... Mais bon, je suis là ça fait presque une heure que je poirotte et en plus j'ai une bonne place donc je continue de l'écouter non sans relever quelques-unes de ses paroles ce qui a le don d'énerver mon voisin de devant au joli t-shirt orange "voter Bayrou" mais qu'à cela ne tienne, je continue de l'écouter...

Il nous a donc parlé du chômage, en expliquant clairement que les chiffres qui nous étaient communiqués étaient faux. Il est revenu sur la dette de la France en montrant chiffre à l'appuie qu'elle était conséquente. Avant d'insister sur le fait que l'Etat dépensait chaque jour 20% de plus que ce qu'il ne gagne ce qu'aucun ménage ne pouvait se permettre. En même temps c'est un peu son rôle... Si l'état n'investissait pas dans les projets rentables à très long terme, ce que ne peut se permettre un tout à chacun, alors il n'y aurait plus de fond pour la recherche, déjà qu'il n'y en a pas des masses, et il ne se trouverait personne pour financer les grandes infrastructure (ponts, autoroutes...).

Après on a fait un petit détour par les banlieues, l'insécurité, et il n'a bien sûr pas résister à l'occasion de taper sur Sarko, les valeurs patriotiques, on tacle Ségo au passage mais ça l'empêche pas de chanter lui aussi la Marseillaise à la fin du meeting... On a même eu le droit à un petit cour de philo et à une petite pose pub pour un de ses amis écrivain. Il signale qu'il a été prof avant de nous resservir la même bourde que Sarko sur le Québec. Et oui Monsieur Bayrou, le Québec c'est pas un pays, c'est une province...

Il a abordé ensuite l'Europe. Et là je dois bien avouer que je suis assez proche de la vision qu'il se fait de l'Europe. Une Europe qui protègerait la loyauté et l'équité des échanges, faisant tout pour faire respecter aux autres les règles qu'elle s'est fixée à elle-même; une Europe qui lutterait contre le terrorisme et le trafic d'êtres humains davantage qu'elle ne le fait déjà, qui s'investirait un peu plus dans la politique internationale, qui s'occuperait un peu plus des préoccupations du climat et de l'énergie mais surtout une Europe qui serait dépasser l'obsession de la concurrence qui la mine. Il a abordé aussi le sujet de la Turquie sans vraiment nous dire s'il était aujourd'hui pour ou contre son adhésion, personnellement je suis davantage pour un partenariat privilégié...


Enfin il a fini sur l'école et l'éducation, fer de lance de sa campagne... mais là une fois encore son discours sonnerait bien moins faux s'il n'avait pas été par le passé un bien piètre ministre de l'éducation nationale... Et puis se servir des jeunes pour justifier la création de deux emplois sans charges pendant 5 ans... limite. Le graphique tiré de l'alter éco du mois d'avril (mais non ce n'est pas mon livre de chevet...) rend bien compte de la situation. Les allégements de cotisations sociales ont fait un bon remarquable depuis le début des années 1990, en 2005 cela a coûté 17 milliards d'euros à l'Etat... A-t-on noté une augmentation aussi significative du nombre de création d'emploi sur la même période? Non! Mais le trou de la Sécu a lui continué de croître...

En bref, j'ai donc aimé son discours sur l'Europe, son accent finalement plus proche des guignols que je ne le pensais, moins ses attaques à droite et à gauche... pour un homme qui veut rassembler et composer avec tout ce petit monde, il aurait pu souligner quelques-unes des mesures des deux autres principaux candidats avec lesquels il est plus ou moins d'accord... Taper sur les précédents gouvernement sans préciser qu'on en a fait parti... il faut savoir assumer ses échecs, on en sort grandi... Et j'ai grincé des dents à l'entente des quelques phrases populistes savamment dosés dans un discours habilement mené mais qui manquait à mon goût d'un peu de conviction de sa part. Et le scoop de la soirée c'est que Bayrou regrette feu le numéro 12 des renseignements car il n'arrive pas à mémoriser les autres... Mensonges... Avec le Toutouyoutou on a au moins tous en tête l'un des innombrables numéros de renseignements qui existent maintenant... Dire que cela coûtait plus cher et que les délocalisations des centres d'appels avaient rendu le service moins efficace aurait suffi...

Enfin, je finirai sur une remarque faite par Bertrand Delannoé, que j'ai été écouter mercredi à Tinqueux (à coté de Reims). A ceux qui douteraient encore des orientations politiques de Bayrou à droite, centre droit plus exactement, je les invite à aller, comme là si judicieusement soulevé l'actuel maire de Paris, voir ce qui se passe au niveau local avec l'UDF. Bayrou à beau nous rabâcher qu'il a changé arguant le fait qu'il a utilisé son veto sur certaines des lois votées par l'UMP, il n'empêche qu'aux élections municipales qui se sont déroulées, il y a à peine quelques mois à Bordeaux, l'UDF a présenté une liste commune avec l'UMP et que dans les régions et les villes, comme Reims, où ils sont au pouvoir ils ne gouvernent pas avec les meilleurs de droite et de gauche mais seulement avec les meilleurs de droite... Mitterrand disait déjà à l'époque du centre qui se ventait d'être ni à droite, ni à gauche, "il y a une chose qui est sûre, le centre n'est ni à gauche, ni à gauche!" A méditer!
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