. Il est «
» de cette période de pré-éléction, Bayrou pas Antoine, alors nous surfons sur l’effet de mode. Je ne m’en cache pas Bayrou j’aime bien sa tête, je le trouve fort sympathique et mon addiction aux
n’est pas étrangère à cela. Ca remonte aux dernières élections en 2002 et depuis je ne peux m’empêcher de sourire en entendant sa caricature naïve évoquer son bus au colza, sa grand-mère de Bannière de Bigorre et son teckel nain ! C’est de là aussi que vient le « mais euh » dont j’use et abuse.
Nous avons tous des
amis (ils se reconnaîtront…) qui sont "tentés" de voter pour le candidat "centriste" en
fustigeant le clivage gauche/droite et l'absence de différences fondamentales entre le programme de l'UMP et du PS. C’est une réaction naturelle ! L’électorat de
Le Pen en 2002 n’était pas son électorat « naturel » et beaucoup de réactionnaires (et de gros connards, il faut l'affirmer haut et fort) avait choisi cette voie pour dénoncer le clivage Jospin/Chirac. Cependant, il est indéniable que
François Bayrou sous ses airs de gentil paysan de nos campagnes est un
libéral pur et dur comme le montre le récent ralliement d'un groupuscule ultra-libéral : Alternatives Libérales. En effet, d'un point de vue purement économique, rien ne sépare le candidat centriste du candidat umpiste tant il a fait siennes les idées néo-libérales, mondialistes et monétaristes… En plus, celui-ci se protège derrière une rigueur budgétaire bienvenue en invoquant la dette publique, le déficit budgétaire, la faible croissance de la France…
Il parait qu'il a le programme le moins coûteux mais il a surtout le programme le moins ambitieux ! Sans éducation, sans recherche et développement, sans vision optimiste de l'avenir, comment voulez-vous améliorer la situation économique et sociale de la France ? Comment voulez redonner de l'espoir à une jeune génération en perte de repères ? Peut-être que dans un raisonnement à court terme (et donc électoral), son programme rigoriste peut améliorer les finances publiques de la France mais si l'on adopte un point de vue à long terme (même si comme disait Keynes : "à long terme, nous serons tous morts"), il est évident qu'il n'encourage pas la bonne vision de la politique. Pire encore, Bayrou est qualifié de "courageux" par les CSP+ car il "ose évoquer les sujets sensibles" mais il ne fait que nous priver du droit de rêver en un futur meilleur que celui de nos parents…
Peut-on vivre sans illusion ? Notre réponse est NON ! Le libéralisme ne doit pas être une fatalité que nous devons accepter faute de mieux ! Or, si l'on en croit la politique que Bayrou et l'UDF ont suivie depuis 2002, nous avons bien à faire à un candidat profondément libéral qui ne tapait sur l'UMP que quand il y voyait un intérêt personnel. Ainsi, il a approuvé ces dernières années des lois anti-sociales préparées par le gouvernement, des lois généralement combattues par les groupes socialiste et communiste des plus inquiétantes :
*Le 3 juillet 2002, François Bayrou approuve la déclaration de politique générale de Jean-Pierre Raffarin.
*Le 15 octobre, il approuve la loi Fillon sur les salaires, le temps de travail et le développement de l'emploi qui prévoit de nouvelles exonérations de cotisations patronales.
*Le 19 novembre, il vote le budget 2003 du gouvernement Raffarin.
*Le 17 décembre 2002, le groupe UDF approuve la loi sur les marchés de l'énergie et le service public de l'énergie.
*Le 28 janvier 2003, François Bayrou approuve la loi Sarkozy sur la sécurité intérieure.
*Le 15 février, il refuse de voter la motion de censure socialiste qui s'oppose à la modification des modes de scrutin des régionales et européennes : cette modification sera adoptée au titre de l'article 49-3 de la Constitution.
*Le 29 avril, l'UDF signe un chèque en blanc au gouvernement Raffarin en votant la loi qui habilite le gouvernement à légiférer par ordonnances pour « simplifier » la codification du droit.
*Le 2 juillet, Bayrou refuse de voter la motion de censure socialiste du gouvernement Raffarin qui, par le projet de loi Fillon, s'attaque aux retraites par répartition en baissant le montant des pensions malgré l'opposition massive de la mobilisation sociale (1,5 millions de manifestants à Paris).
*Les 3 et 24 juillet, il approuve cette loi Fillon de contre-réforme des retraites.
*Le 4 novembre, il vote le budget de la sécurité sociale pour 2004.
*Le 25 novembre 2003, il approuve la loi sur le RMI qui crée le « Revenu minimum d'activité ».
*Le 2 mars 2004, il refuse de voter la motion de censure socialiste.
*Le 5 avril, il approuve la déclaration de politique générale de Jean-Pierre Raffarin.
*Le 7 avril, il approuve la loi sur la formation professionnelle tout au long de la vie.
*Le 15 juin, il approuve la loi sur le handicap, qui supprime un jour férié (lundi de Pentecôte).
*Le 23 novembre, il vote le budget 2005 du gouvernement. Le 7 décembre 2004, il approuve la loi Borloo, dite « de cohésion sociale ».
*Le 22 mars 2005, il approuve la loi Ollier, portant sur l'organisation du temps de travail en entreprise.
*Le 23 mai, il approuve la loi de transposition des directives européennes sur l'ouverture des services postaux à la concurrence.
*Le 18 octobre, il approuve la loi d'orientation agricole.
*Le 15 novembre, il approuve l'application de la loi du 3 avril 1955 pour instaurer l'état d'urgence.
*Le 29 novembre, il approuve la loi sur la sécurité et les contrôles frontaliers.
*Le 6 décembre 2005, il approuve la loi sur le « retour à l'emploi ».
*Le 31 janvier 2006, il approuve la loi sur le logement.
*Le 21 février, il refuse de voter la motion de censure socialiste.
*Le 30 mai 2006, il approuve encore la loi sur l'eau et les milieux aquatiques.
Dans une démarche plus historique de son action politique,
nous nous rendons compte que Bayrou n'est ni de gauche, ni du centre mais bel et bien de droite ! Visiblement, les socialistes déçus par la démarche de Ségolène Royal ne comprennent pas qu'ils sont en train de choisir entre la droite et la droite ! Quelle personnalité de gauche voudra participer au gouvernement de Bayrou (mis à part Allègre qui se serait rangé derrière le candidat…) ? Comment diriger un pays sans majorité réelle à l'Assemblée Nationale ? Les Français semblent voter davantage pour un(e) candidat(e) que pour un programme. Il suffit de tendre l’oreille pour s’en persuader. Qui n’a pas entendu dans son entourage, dans le bus, dans le métro ou ailleurs… : « Ségolène elle m’énerve, Sarko j’aime pas sa tête… ». C’est bien et après ? Et quand vous posez une question sur le programme c’est le blanc et ça repart sur « oui mais ils sont tous pareils, ils se tirent dans les pattes… ».
On n'est pas dans une élection de miss ! On ne le répétera jamais assez plongez-vous dans les programmes ! Etudiez-les ! Un peu de lecture n’a jamais tué personne ! Etoffez votre argumentation ! L’électorat de Bayrou est un des plus instable, de nombreux spécialistes s’accordent sur la question, et nous ne pensons pas que ceux qui lui accorderont leur voix iront voter UDF aux élections législatives. Or s’il n’a pas la majorité à l’assemblée pour gouverner, il ne deviendra qu’un simple arbitre à la tête de la nation. Il aura bien peu de marge de manœuvre surtout s’il se retrouve avec un
Sarkozy ou un des
éléphants du PS pour Premier ministre… Il semble donc évident que si le candidat UDF est élu, nous allons droit au mur ! Nous allons connaître cinq années d'immobilisme, de collégialité et de consensualisme où aucune décision importante ne sera prise : un véritable retour à la foireuse IVème République ! Il n'y a qu'à voir à quel point
Romano Prodi, l'idole italienne de notre cher Béarnais, lutte pour pouvoir réformer une Italie sclérosée par les années passées sous le commandement de Berlusconi ! De plus, j'ai du mal à comprendre les enseignants tentés par Bayrou… Ils doivent vraiment avoir la mémoire courte quand on voit son bilan en tant que Ministre de l'Education : il n'a strictement rien fait mis à part remettre en cause la loi Falloux.
Evidemment, face au
mollusque Bayrou, on retrouve
l'agaçante Ségolène Royal et l'inquiétant (et raciste… un ministère de l’immigration et de l’identité nationale, le rêve à coup sûr de Le Pen, un vocabulaire qui nous rappèle les heures les plus sombres de l’Histoire de France… et ultra-libéral, et réactionnaire, et atlantiste…)
Nicolas Sarkozy mais d'un mal choisissons le moindre : la situation de la France ne s'améliorera pas sous l'impulsion de nouveau chouchou passé maître dans l'art du double discours (quelques idées à droite, quelques idées à gauche et le tour est joué) des médias politiques ! Il faut en France une gauche socialiste qui retrouve des valeurs de gauche et une droite qui assume ses idées de droite (et au passage son bilan gouvernemental catastrophique). Le plus drôle se sont ces candidats qui ne dissimulent pas leur ego envahissant… Il y a quelques temps Sarkozy clamait à qui voulait l'entendre "qu'il commençait à bien la sentir cette élection" et Bayrou répondait récemment en anglais à un journaliste suédois : "I think I can win". Nous espérons évidemment que les deux larrons (de droite) se mettent le doigt dans l'œil ! Si vous ne supportez pas de voir Ségolène Royal en peinture, éteignez la télé ! Maintenant vous savez à quoi elle ressemble, vous connaissez d’ailleurs la tête de tous les candidats, alors plongez-vous dans les programmes ! Certains parlent mieux que d’autre, c’est vrai, mais vous savez Hitler était très bon orateur, Le Pen aussi, Sarkozy est passer maître en communication et il est aussi avocat de profession… Jugez les programmes avant tout et dite vous qu’après si vous aimez la tête de celui ou celle qui défend le programme qui se rapproche le plus de vos idées alors c’est un bonus ! Il s'agit de l'avenir de la France, il s'agit de
notre avenir…
Nous ne voulons pas revivre les dernières années !